Le Quai d’Orsay impérial

30 avril 2014

Histoire du Ministère des Affaires étrangères
sous Napoléon III

Yves Bruley

Le quai d'orsay imperial

Le Quai d’Orsay est né « impérial ».
Dès son avènement, Napoléon III relance le chantier du splendide ministère où la diplomatie française s’installe enfin à l’été 1853. La politique étrangère de Napoléon III a été abondamment étudiée. Pas sa diplomatie. Voici la première étude sur une histoire aussi riche que mal connue. L’opinion a surtout retenu « le secret de l’Empereur » et la débâcle de 1870, sanction logique des erreurs d’une diplomatie inadaptée. Ce livre renverse très largement cette construction historique. Non pour réhabiliter une politique, mais pour établir le véritable rôle du Ministère des Affaires étrangères, à un tournant de son histoire.
Le lecteur est placé au coeur même du Quai d’Orsay et observe la diplomatie « de l’intérieur » : comment le ministre travaille avec son cabinet et son administration, comment se prennent les décisions avec Napoléon III,
comment les diplomates agissent à travers le monde. Les milliers de documents inédits – lettres, mémoires et autres – révèlent un Quai d’Orsay inattendu : une diplomatie « classique » mais en pleine modernisation, des ambassadeurs parfois déroutés par l’Empereur mais partie prenante de ses succès, des diplomates à la conquête d’une «autorité morale » pour la France.
Un élan brisé par la guerre de 1870.

YVES BRULEY, professeur agrégé et docteur en histoire des relations internationales, ancien pensionnaire de la Fondation Thiers (Institut de France – CNRS), est chargé de mission à l’Académie


ANZILOTTI et le droit international public

12 avril 2014

Un éssai
Denis Alland
Professeur à l’Université Panthéon-Assas

Anzilotti

Dionisio Anzilotti (1867-1950) est un des grands maîtres italien du droit international du début du XXème siècle auquel on continue de se référer constamment encore aujourd’hui.
Or, s’il n’y a rien d’étonnant à ce que d’importants écarts se soient creusés entre la conception du droit international que cet auteur a développée et le droit international contemporain, la permanence de ses vues les plus essentielles – même «en contrepoint», lorsqu’il s’agit de leur opposer des doctrines ou une pratique divergentes – est un phénomène aussi frappant que singulier.

Dans ce qu’il veut être avant tout un essai et non une biographie intellectuelle exhaustive, Denis Alland entreprend de nous donner – à partir d’une vue d’ensemble de la construction d’Anzilotti, qui alliait l’efficacité à la simplicité – ce qu’il appelle «un certain prisme italien», c’est-à-dire quelques points de départ pour une réflexion sur les évolutions les plus saillantes de cette discipline.

Ainsi, au travers d’une synthèse envisageant le droit international sous l’angle unique de son existence et de son efficacité, ce qui nous est proposé ici allie les perspectives philosophiques, théoriques et techniques dans un regard cursif, partant de débats anciens mais jamais épuisés sur les mystère de la positivité du droit international pour se prolonger dans une répartition des rôles essentielle entre ce dernier et son indispensable complément qu’est le droit interne, et s’achevant finalement dans l’ultime test de l’effectivité qu’est la responsabilité internationale.

Loin d’être un manifeste «rétro», cet essai n’implique ni n’exclut aucune adhésion particulière aux vues d’Anzilotti, il invite à considérer de façon critique certaines des évolutions du droit international en ce début de XXIème siècle. Ainsi par exemple aux crises majeures du XIXème que furent les deux conflits mondiaux répondent les enjeux actuels du système de la paix et de la sécurité internationales, à la primitive exclusion de l’individu de la scène internationale répond l’actuelle promotion des droits internationaux de l’homme et celle de sa responsabilité pénale.

«Un regard sur le passé n’implique pas de vivre dans le passé. Dionisio Anzilotti avait achevé son projet.
Un vaste chantier s’est ouvert aussi avec ce siècle, le nôtre, il nous attend »