Vita Brevis, Jostein Gaarder
Épîtres authentiques ou pure fiction, l’authenticité de ce texte nous trouble.
Jostein Gaarder, connu pour son best-seller Le Monde de Sophie est l’auteur de ce roman épistolaire où sont retranscrites les lettres qu’auraient écrites Floria AEmilia, le grand amour de St Augustin, avant qu’il ne se convertisse.
Exprimant sa déception de femme délaissée, sa jalousie envers Dieu qui lui a pris l’homme de sa vie, sa fureur envers Augustin, parlant dans ses Confessions de leur fils comme l’enfant du péché, Floria AEmilia s’adresse à son ancien amant. Ses lettres mêlent intimité et sagesse, elles sont ponctuées par des citations latines de Tacite, Cicéron, Horace, Porphyre, Virgile et bien d’autres encore.
Femme lettrée, elle s’interroge sur des passages précis des Confessions afin de sonder l’âme de celui qu’elle a perdu à jamais. La crédibilité des lettres est un tour de force du célèbre écrivain norvégien. Certains astérisques renvoient à des locutions latines, mises en relief grâce à des notes de traduction.
Jostein Gaarder prétend avoir découvert le manuscrit lui-même et l’avoir traduit grâce à l’aide d’amis latinistes. L’authenticité de l’ouvrage intrigue, et pousse le lecteur à se jeter à corps perdu dans l’intrigue.
Vita Brevis, Jostein Gaarder, Points Seuil, 6 euros, 9782020574297.
Fanny Bousquet